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Plongeon immobile

Conception d’un Canon à Paysages et réalisation de prises de vues à partir d’une maquette dans différents lieux en France. Exposition organisée à la galerie Duboys, Paris.

Localisation
Paris III
année
2015
Photographies
Cirylle Lallement
textes
Gilles Brusset
Réalisation

Gaspard Saint-Macary architecte
Cyrille Lallement photographe

presse
  • Courrier de l’Architecte, mars 2015

Paysage ouvert
Si le fait que la boîte blanche se fragmente et disparaît dans une transition poreuse avec ses sites d’implantation se voit tout de suite, on peut parfois observer le paysage lui-même, dans un mouvement inverse, se dissoudre doucement sur les contours du dispositif. Dans les mailles de son filet, l’objet blanc attire à lui les composantes du paysage, et l’on voit alors non plus le paysage à travers l’objet, mais l’objet dans le paysage, agissant alors comme un trou blanc qui semble aspirer en maelström l’ensemble du monde visible à l’intérieur de la boîte. Ainsi, par l’impossibilité de cerner ses contours, l’architecture échappe de manière subjuguante à son statut d’objet. On ne peut pas la dissocier de son contexte, malgré son caractère explicitement exogène. Dans le cadre de la chambre blanche, l’ensemble d’une vue nous est restitué sous la forme d’une seule image qui semble effectivement parfois résumer l’ensemble d’un monde, à la manière d’une lorgnette pointée sur une planète lointaine et qui n’en donnerait qu’une seule image condensée en son centre mais ouverte sur ses contours.

Surface poreuse
Entre espace architectural et paysage ouvert, la limite devient poreuse, la distinction n’est plus aussi tranchée que dans le cadre des objectifs et dispositifs optiques usuels. C’est le passage de l’un à l’autre, de l’espace architectural au paysage ouvert, qui est aussi le sujet de cette chambre blanche. La distance entre le sujet regardant et l’objet regardé s’abolit alors, invitant que l’on est à s’installer dans le lieu qui les sépare, dans cette transition impalpable, une limite devenue épaisse et poreuse, sans contours nets. La situation spatiale n’est plus celle d’un « entre-deux » classique (joint creux, bordure, no man’s land, etc.) mais plutôt celle d’un « avec les deux ». Vraisemblablement, elle sera déstabilisante, fera perdre ses repères d’orientation à tout un chacun par le jeu d’une géométrie flottante, en apesanteur entre virtualité et matérialité, entre intérieur et extérieur, entre espace contenu et espace ouvert.

La chambre blanche
Perception par Gilles Brusset, architecte paysagiste et artiste plasticien du « canon à paysage », dispositif optique conçu et expérimenté par Gaspard Saint Macary et Cyrille Lallement.

Espace architectural
Comme son nom l’indique, la chambre blanche est un espace habitable. C’est aussi une machine à cadrer qui, paradoxalement, joue sur la disparition du cadre lui-même. Dans un mouvement de fragmentation progressive, le hors-champ (le paysage ouvert) migre vers le champ (le paysage cadré) et réciproquement. Objet regardé et contexte s’en trouvent indissociablement liés. Les surfaces de la boîte blanche sont des pellicules à 1200 ASA qui diffusent dans l’espace intérieur de la boîte blanche des compositions lumineuses en quatre dimensions. Les lumières et couleurs du paysage deviennent des évènements plastiques par le biais de cette machine à rendre virtuel le monde concret. Contrairement à la noire, la chambre blanche ne cherche plus à s’abstraire du monde pour en prélever un échantillon, mais elle absorbe et restitue in situ les formes et les couleurs. Elle invite à prendre place au sein du dispositif optique, à voyager en mouvements d’allers-retours qui exploitent les jeux de mise en relation de l’œil avec l’horizon.

affiche de l’exposition


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